Ibn Badja à l'IMA: textes et traductions (1)

Publié le par Adab arabi

--ibn Badja

 

Textes et traductions

du programme musical andalou du concert du 17 Décembre à l'IMA


ﻓﺎح اﻟﺒَﻨﻔﺴﺞ          و ﺗﺨﺒّﻠﺖ الأودﻳﺔ
والطّير يحرَج      عن حاشية السّاقية
أملا لي وامزج        من خمرة صافيّة
أبقَيتُ مُسبي                   والنّار تتَّقِد وقود
نَرسَل لِحِبّي               وعَسى بِفَضله يَجود   

 



Les violettes exhalent leur parfum
Et les canaux mêlent leurs eaux
Les oiseaux lancent leurs chants
Sur les bords de chaque rigole.
Alors remplis ma coupe
De ce mélange de vin clair ;
L’amour a ravi mon esprit et son feu brûle intensément
J’adresse une supplique à l’objet de mon tourment:
Puisse-t-elle dans sa générosité combler son amant!

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2. Anâ ‘ishqatî fî sultan

 
Je suis épris d'une sultane orgueilleuse et fière.


Qui demeure à Tlemcen, et que Dieu cache à ma vue.


Pourquoi, merveilleuse créature,
Les flèches de tes yeux m'ont-elles pris pour cible?
Ton regard et le tatouage couleur d'azur m'ont fasciné 


Et ton déhanchement a jeté le trouble dans mon âme;
T

u m'as versé à boire dans la coupe qui fait naître les tourments


Mais Gloire à Dieu qui t'a créé pour ma souffrance,


Toi dont la taille est aussi fine qu'une branche de fleur de lys.

 

 

3. Bi-l-Lâh yâ nasîm as-sabâ


Brise venue de l'Est, va vers les demeures des nobles
porte leur mon salut et dis leur:
bienvenue aux fidèles qui veillent sur leurs serments!
Et à la plus belle des gazelles,
Porte aussi mon salut !
Lumière de mes yeux, clarté de mes prunelles
Ô ma gazelle, astre de bonheur
aussi longtemps que durera l'absence
La joie des retrouvailles reviendra!

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4. Nîrânu qalbî

Mon cœur s’est embrasé aux flammes de ton amour
Vois comme mes larmes ont blessé mes joues !
Ô nuit ! Bénie sois-tu, quand tu nous réunis
Sois longue ô nuit, et reviens, je t’en supplie !
Maudit soit l’aube qui sépare et désunit
Repens-toi donc, et ne reviens plus jamais !

 

5. Wahd al-ghuzayyal

C’est une petite gazelle dont la beauté m’a séduit
Raffinée, aimant plaire, elle n’a pas d’égale parmi les belles;
Mais, avare en amour, elle m’a abandonné sans regret;
Pourquoi de mon coeur es-tu devenue le bourreau
Pourquoi me livres-tu à la pitié de mes ennemis ?
Je promets que lorsque mes yeux te verront, je me repentirai
Et je proclamerai : quel instant de bonheur, que le Seigneur en soit remercié !

Lève-toi, belle coquette, regarde comme le jardin est en fleurs ;
Les fleurs ouvrent leurs couronnes, et les roses rouges sont sublimes !
Remplis les coupes et sers donc à boire de ce vin vieux et vermeille !
Pourquoi me livres-tu à la pitié de mes ennemis ?
Je promets que lorsque mes yeux te verront, je me repentirai
Et je proclamerai : quel instant de bonheur, que le Seigneur en soit remercié !


Traductions : Saadane Benbabaali


Publié dans poèmes andalous

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